dimanche 29 novembre 2009

Un peu de fidélité en ce bas monde


En tant qu'êtres humains, nous sommes confrontés à la solitude, donnée immuable de notre code génétique. Qu'on la subisse ou qu'on aille à sa rencontre, cette forme d'isolement fait partie intégrante de notre existence.

C'est alors qu'au détour d'une soirée, d'un anniversaire, d'un cours d'histoire ou de science politique, on commence à discuter avec la personne en face, notre voisin de pupitre ou appartenant au groupe d'à côté. Cette personne là qui nous semble bien sympathique, à l'esprit ouvert et bizarrement qui partage les mêmes centres d'intérêt que nous et relève avec brio la discussion en cours.

Commencent alors les rendez-vous réguliers: téléphone pour prendre des nouvelles, rendez-vous shopping pour dévaliser les boutiques, rendez-vous en soirée pour aller y mettre une joyeuse pagaille... Puis un jour, cette même personne vous appelle, quelque chose ne va pas, besoin de se confier. On va alors se poser quelque part, balade dans un parc, café à l'abri des regards, un resto, un petit déjeuner, à 10h37, 13H54 ou 4H19 du matin... Et on parle, mais contrairement aux précédents rendez-vous, on ne parle pas de la dernière beuverie, de la dernière blague ou autre rencard foireux qu'on vient de faire.

Non, cette fois on parle de nous, de toi et de moi. Pourquoi aujourd'hui précisément as-tu ressenti le besoin de me parler, de te confier à moi? Pourquoi au moment où tu étais le plus en détresse, as-tu fait appel à moi? Pourquoi me désigner de façon si violente comme étant le garant de ta vie? Et, par une alchimie indéfinissable, une première porte s'ouvre, puis une deuxième, une troisième... jusqu'à faire entrer de façon consciente cette personne en notre maison, dans notre âme, dans notre vie, en faisant sauter tous les verrous. A quoi bon résister? Ces mêmes individus se sont déjà emparés de la clé de votre esprit au premier contact...

Là, je ne vous parle pas d'amour, quoiqu'il s'agit d'une forme d'amour différente: là je vous parle d'amitié, de ces gens qui s'intéressent à notre vie sans arrière-pensée. Ceux qui sont présents dans les moments les plus pénibles, comme les meilleurs moments de notre vie.

Ces personnes qui entrent un peu par effraction au plus profond de nos esprits, de nos âmes, en une fraction de seconde. Ces individus à qui l'on peut confier nos âmes en souffrance, en plein questionnement, prêt à apporter un peu de salut, de sérénité dans notre vie d'être humain tourmenté.

Ces gens là sont anonymes et ordinaires. Mais parce qu'ils sont entrés dans notre vie, ils appartiennent à l'Histoire, à notre histoire et font de nous des personnes importantes. Non pas au regard de l'humanité entière, mais parce qu'à travers leurs yeux, les échanges, des heures de discussion... nous existons tout simplement.

Parce qu'à travers eux, nous nous sentons vivants, désarmés, perdus, émus.

Merci à mes amis de faire partie de ma vie.