dimanche 31 janvier 2010

Desperate adults...


En dehors des scénarios d'Hollywood et des superproductions américaines, il est des vies sur le petit écran qui se transposent dans la réalité...

C., A., Y. et L. ont décidé de donner un coup de main logistique en ce jour d'hiver glacial. En effet, aujourd'hui, nos 5 amies se retrouvent pour préparer le déménagement de N., cadre dynamique trentenaire. C, son amie blonde, fera partie de son voisinage, à moins de 5 minutes à pied est venue en renfort, accompagnée de L, A. et Y.

Rejoins par J., seul mâle du groupe, toute la petite troupe s'affaire à déposer les cartons, dans ce nouveau lieu de vie. Après l'effort vient le réconfort: petite bouffe chez C., pour une autre soirée entre papotage, confidences entre amis, introspection et autres questions existentielles.

Car derrière cette apparente joie de vivre se cachent des blessures, des écorchés que la vie a laissé sur le bord de la route, en proie à leurs propres fantômes.

Jeune cadre dynamique, la belle et intelligente L.est la définition même de la pulsion de vie de Sigmund Freud. Après plusieurs années passées auprès de N., elle a décidé de ne pas accepter la vie facile, préfabriquée qu'il lui proposait. Quelques mois après cette séparation, L.est à la recherche de la signification de la "normalité". Intégrée en société, après quelques histoires les plus abracadabrantes les unes que les autres, elle se retrouve prise au piège de ses sentiments. Sentiments qu'elle n'a pas vu venir à travers cette personne, sortant directement du passé. Entré comme par effraction dans sa vie, comment garder confiance en l'homme, en l'être humain après les comportements que certains ont pu avoir?

C., cette petite blondinette souriante, tente malgré ses soucis sentimentaux de garder le cap. En s'appuyant sur ses amis, elle est également à la recherche de l'authenticité de ses sentiments et des rapports humains. A force de consensus, de discussions avec son compagnon actuel, ses sentiments l'ont conduit dans des méandres, dans un labyrinthe qui semble aujourd'hui inextricable. Dans ce labyrinthe du Minotaure qu'est devenu sa relation, elle est en quête du fil d'Ariane qui saura lui faire trouver l'issue et la fin de ses questionnements pour enfin retrouver sa serenité.

A. est la plus jeune de la bande. Timide et plus réservée que les autres, elle est sans doute encore à la recherche de ses objectifs de vie. En quête de reconnaissance, c'est avec grand intérêt qu'elle écoute les débats de ses amis. Souffrant en silence de sa précédente relation, A. rit, sourit, écoute toujours en silence, à l'abri du regard des autres, en toute discrétion. Discrétion qui la caractérise et la rendent si touchante. Elle se demande tout de même, au fil de la soirée, comment la vie a pu autant abîmer son entourage. Comment certains ont pu se forger une carapace pour se protéger des agressions extérieures.

Y., piquante et déterminée, vient de faire la connaissance d'un jeune homme depuis peu. Discrète sur ce nouveau départ, elle reste tout de même marquée par cette relation dans laquelle est s'est investie et dont elle ressort blessée. Comme beaucoup, l'équilibre a eu du mal à se former et a amené sa précédente relation à une séparation. Engagée dans sa vie, Y. se demande encore où va mener cette nouvelle rencontre. Mais il est encore trop tôt pour le dire. L'évolution est notable: désormais, la prudence sera sans doute son premier conseiller conjugal.

J., l'homme du groupe, est sans doute celui qui est le plus à nu face à ses sentiments. Resté quelques mois en couple avec une certaine M., il a entretenu une relation tantôt extrême, tantôt passionnelle et chaotique avec une autre C., désormais partie à l'autre bout du monde. Son problème est tout autre: comment gérer cette évidence ce flot de sentiments, ce tsunami d'évidences qui vient à lui? Après le départ de C., il s'est rendu compte qu'il tenait à elle plus qu'il ne voulait se l'admettre à l'époque. Refus, manque, passé douloureux et autre choix, au goût amer d'ultimatum ou de chantage affectif ont décidé de se donner rendez-vous dans sa vie, à cet instant précis. Comment faire face, prendre du recul entre rationalité et passion destructrice?

Le point commun entre tous ces personnages, pas si fictifs que ça: c'est que bien que chacun porte un masque en société et sait s'adapter dans différents environnements, chacun gère à sa façon son rapport à la vie et à la solitude. Certains choisissent la solitude comme amie fidèle qui ne saura pas décevoir. Amie de tous les jours, la solitude a cet avantage qu'être unique et stable. D'autres analysent encore la solitude comme la pire des situations, comme une souffrance injuste, telle une punition qu'on leur aurait infligée sans avoir rien demandé.

Mais parce que derrière la vie politiquement correcte des uns et des autres, nous avons tous cette amie en commun, avec qui nous entretenons des relations plus ou moins sereines. De l'autre côté du miroir, nous entretenons des rapports conflictuels avec cette dame qui traverse notre existence, constamment accompagnée de son double douloureux qui est le doute.