20 Mai 2010 : journée ensoleillée à Paris, la ville-lumière mondialement reconnue pour son patrimoine culturel. Depuis quelques jours, le ciel gris, les nuages et la pluie dominent le climat parisien mais en ce jour de Saint Bernardin (si si ! C’est bien ce qui est indiqué dans l’éphéméride officiel), notre cher Michael Chaquin est en pleine ébullition. Michael Patrick Chaquin, connu sous différents pseudonymes (Fred Astaire, Dexter Morgan, Gregory House, Diana Ross, Jean-Eudes habitant dans l’aile ouest de la demeure familiale…), est sur le point de clôturer un chapitre de sa vie, pour en ouvrir un autre.
Oui, l’heure de la soutenance de sa thèse en biologie médicale est finalement arrivée. Longtemps fantasmée, attendue et paradoxalement redoutée, la soutenance de thèse est l'épreuve universitaire concluant la thèse de doctorat. Récompensant des années de travail de recherche, il s’agit d’un exercice de présentation orale à l’issue de laquelle le titre honorifique de docteur est attribué au thésard. Encadré et codifié selon des préceptes centenaires, le processus arrive enfin à son terme. En tant qu’invitée sélectionnée pour faire partie du public je ne pouvais évidemment pas rater cet évènement, sous peine de me prendre de front les foudres du doctorant en question…
Allez, en route!
Après quelques déboires et accrochages au boulot, je parviens finalement à partir aux alentours de 16H00 (la présentation commençant à 16H30) de Madeleine. Entre 2 RDVs, un peu (beaucoup) de management interne et énormément de stress, je sors finalement de mes locaux, mais dans un état d’énervement proche de la rupture d’anévrisme… Heureusement que mon soutien moral, ma très chère Linda, était venue en renfort pour non seulement m’aider à canaliser l’énergie négative accumulée depuis le matin, mais également pour m’éclairer, profane que je suis, sur les tenants et aboutissants de ce périlleux exercice. Prise dans les bouchons entre Madeleine et le Luxembourg, c’est toujours dans ces moments-là qu’on est forcément hyper pressé, que le temps manque cruellement et que, ÉVIDEMMENT, cette chère Police municipale de Paris décide de créer des déviations saugrenues de dernière minute…. Zigzaguant entre les voies de circulation bouchées, les voies de bus réservées, poussant même le vice jusqu’à faire des queues de poisson à nos chers agents de la Maréchaussée, c’est finalement avec un quart d’heure de retard qu’on finit par y arriver. Mais une question d’ordre social, logistique et existentiel se pose : aura-t-on le courage d’entrer dans la salle, de façon effrontée et totalement en retard ? Ben oui, allez, soutenons Mike jusqu’au bout, et tant pis pour la honte…
Oui car il faut l’avouer, l’affiche on y a eu droit en entrant telles des fleurs, sourires figés dans cette salle remplies de têtes plus ou moins connues, mais tous réunis pour un même objectif : voir en direct la démonstration. Dans cette épreuve institutionnalisée qu’est la thèse de soutenance, on a tout de même réussi à taper un peu dans la fourmilière avec cette entrée sommes toutes très peu corporate…
En piste: River Dance show is coming...
Donc reprenant son discours après un bref sourire et surtout après avoir été dérangé, notre thésard continue sur l’objet du débat : une méthode d’analyse prédictive du myélome (cancer de la moelle osseuse en gros…). Malgré quelques toux intempestives (arf je parle trop, vite il me faut de l’eau pour la gorge), un visage virant au rouge par moments (dis-donc avec ce stress, il faut hyper chaud dans la salle), des bégaiements (je suis trop concentré, je parle d’un truc et je réfléchis à un autre = résultat : confusion des cerveaux droit et gauche) et des brefs trous de mémoire (pas assez dormi, donc cerveau pas à 3000 %), c’est avec brio et une grande maitrise que Mike nous a fait sa présentation.
Gammapathies monoclonales dites de signification indéterminée (MGUS), plasmocytes marqueurs diagnostics CD 117 et immunoglobuline entrent dans cette danse millimétrée à coups de powerpoint et lasers pointés sur les schémas et résultats d’analyse. Et ce durant plus d’une heure, rythmée entre présentation et questions du jury de thèse. Après une interlude de quelques minutes, c’est enfin la délivrance : la présidente du jury décerne à notre étudiant trentenaire le titre tant convoité de docteur, récompensant ainsi la portée de ses travaux et l’investissement de plusieurs années.
C’est donc autour d’une excellente coupe de champagne (ou plus) que famille, amis et proches célèbrent cette étape, ce jour où Mike est passé docteur, après un grand show de claquettes dignes d’Hollywood Boulevard.
L'édito de la rédaction
Michael, depuis le temps que je te connais (on ne se connait pas du bac à sable non plus hein ?!), tu as passé la moitié du temps à bosser dessus. Je me souviens de ces dimanches sacrifiés à retourner à Necker pour rassembler les données des patients étudiés.
Il y a même une soirée durant laquelle nous avons débattu sur la méthodologie entre sciences sociales et sciences exactes, des soirées où j’arrivais à moitié bourrée (suite à un évènement pour le taff ou autre apéro improvisé avec des amis) et toi penché sur tes graphiques, articles en anglais dans Sciences ou autre publication scientifique…
Alors oui, je n’ai pu assister qu’à une partie de l’élaboration de cette étude. En étant totalement transparente, je dirai même que le sujet m’échappe totalement. Pour moi, si les enjeux sont saisis, c’est le principal, après la technique euh… je sèche… (NDLR : si j’ai fait Sciences Po, justement c’est pour éviter les maths…)
Mais maintenant, à terme je dirai, ton expérience dans ce domaine ainsi que ton esprit d’analyse se font affutés au fil du temps.
Malgré les bouses musicales que tu me forces à écouter le soir pour que le lendemain matin, au réveil, je me lève avec Frankie Vincent ou NKTOB dans la tête (…), je félicite ton courage et ta détermination. Et même si mon opinion n’a strictement aucune valeur scientifique, ton travail et ta volonté ont gagné tout mon respect et ma profonde estime.
Sincèrement,
Oui, l’heure de la soutenance de sa thèse en biologie médicale est finalement arrivée. Longtemps fantasmée, attendue et paradoxalement redoutée, la soutenance de thèse est l'épreuve universitaire concluant la thèse de doctorat. Récompensant des années de travail de recherche, il s’agit d’un exercice de présentation orale à l’issue de laquelle le titre honorifique de docteur est attribué au thésard. Encadré et codifié selon des préceptes centenaires, le processus arrive enfin à son terme. En tant qu’invitée sélectionnée pour faire partie du public je ne pouvais évidemment pas rater cet évènement, sous peine de me prendre de front les foudres du doctorant en question…
Allez, en route!
Après quelques déboires et accrochages au boulot, je parviens finalement à partir aux alentours de 16H00 (la présentation commençant à 16H30) de Madeleine. Entre 2 RDVs, un peu (beaucoup) de management interne et énormément de stress, je sors finalement de mes locaux, mais dans un état d’énervement proche de la rupture d’anévrisme… Heureusement que mon soutien moral, ma très chère Linda, était venue en renfort pour non seulement m’aider à canaliser l’énergie négative accumulée depuis le matin, mais également pour m’éclairer, profane que je suis, sur les tenants et aboutissants de ce périlleux exercice. Prise dans les bouchons entre Madeleine et le Luxembourg, c’est toujours dans ces moments-là qu’on est forcément hyper pressé, que le temps manque cruellement et que, ÉVIDEMMENT, cette chère Police municipale de Paris décide de créer des déviations saugrenues de dernière minute…. Zigzaguant entre les voies de circulation bouchées, les voies de bus réservées, poussant même le vice jusqu’à faire des queues de poisson à nos chers agents de la Maréchaussée, c’est finalement avec un quart d’heure de retard qu’on finit par y arriver. Mais une question d’ordre social, logistique et existentiel se pose : aura-t-on le courage d’entrer dans la salle, de façon effrontée et totalement en retard ? Ben oui, allez, soutenons Mike jusqu’au bout, et tant pis pour la honte…
Oui car il faut l’avouer, l’affiche on y a eu droit en entrant telles des fleurs, sourires figés dans cette salle remplies de têtes plus ou moins connues, mais tous réunis pour un même objectif : voir en direct la démonstration. Dans cette épreuve institutionnalisée qu’est la thèse de soutenance, on a tout de même réussi à taper un peu dans la fourmilière avec cette entrée sommes toutes très peu corporate…
En piste: River Dance show is coming...
Donc reprenant son discours après un bref sourire et surtout après avoir été dérangé, notre thésard continue sur l’objet du débat : une méthode d’analyse prédictive du myélome (cancer de la moelle osseuse en gros…). Malgré quelques toux intempestives (arf je parle trop, vite il me faut de l’eau pour la gorge), un visage virant au rouge par moments (dis-donc avec ce stress, il faut hyper chaud dans la salle), des bégaiements (je suis trop concentré, je parle d’un truc et je réfléchis à un autre = résultat : confusion des cerveaux droit et gauche) et des brefs trous de mémoire (pas assez dormi, donc cerveau pas à 3000 %), c’est avec brio et une grande maitrise que Mike nous a fait sa présentation.
Gammapathies monoclonales dites de signification indéterminée (MGUS), plasmocytes marqueurs diagnostics CD 117 et immunoglobuline entrent dans cette danse millimétrée à coups de powerpoint et lasers pointés sur les schémas et résultats d’analyse. Et ce durant plus d’une heure, rythmée entre présentation et questions du jury de thèse. Après une interlude de quelques minutes, c’est enfin la délivrance : la présidente du jury décerne à notre étudiant trentenaire le titre tant convoité de docteur, récompensant ainsi la portée de ses travaux et l’investissement de plusieurs années.
C’est donc autour d’une excellente coupe de champagne (ou plus) que famille, amis et proches célèbrent cette étape, ce jour où Mike est passé docteur, après un grand show de claquettes dignes d’Hollywood Boulevard.
L'édito de la rédaction
Michael, depuis le temps que je te connais (on ne se connait pas du bac à sable non plus hein ?!), tu as passé la moitié du temps à bosser dessus. Je me souviens de ces dimanches sacrifiés à retourner à Necker pour rassembler les données des patients étudiés.
Il y a même une soirée durant laquelle nous avons débattu sur la méthodologie entre sciences sociales et sciences exactes, des soirées où j’arrivais à moitié bourrée (suite à un évènement pour le taff ou autre apéro improvisé avec des amis) et toi penché sur tes graphiques, articles en anglais dans Sciences ou autre publication scientifique…
Alors oui, je n’ai pu assister qu’à une partie de l’élaboration de cette étude. En étant totalement transparente, je dirai même que le sujet m’échappe totalement. Pour moi, si les enjeux sont saisis, c’est le principal, après la technique euh… je sèche… (NDLR : si j’ai fait Sciences Po, justement c’est pour éviter les maths…)
Mais maintenant, à terme je dirai, ton expérience dans ce domaine ainsi que ton esprit d’analyse se font affutés au fil du temps.
Malgré les bouses musicales que tu me forces à écouter le soir pour que le lendemain matin, au réveil, je me lève avec Frankie Vincent ou NKTOB dans la tête (…), je félicite ton courage et ta détermination. Et même si mon opinion n’a strictement aucune valeur scientifique, ton travail et ta volonté ont gagné tout mon respect et ma profonde estime.
Sincèrement,
Nina
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