samedi 6 février 2010

Live for passion


D'origine laotienne, ayant grandi en France, je fais partie de cette nouvelle génération Benetton, aux confluents de multiples cultures. Asiatique (laotienne, vietnamienne et chinoise), d'une part car les traditions ancestrales m'ont été léguées par ma famille et mes proches, et ce malgré le traumatisme de la guerre d'Indochine. Occidentale d'autre part, car l'intégration à la société française fut un facteur déterminant pour pouvoir s'épanouir socialement et professionnellement, dans la construction de cette ancienne Communauté Économique Européenne bouillante à l'époque.

Mais ma vie a définitivement marqué un tournant lorsque j'ai rencontré LA passion, celle du hip hop. Au delà d'un simple mouvement de mode, le Hip Hop véhicule une véritable culture.

Et ce ne sont pas des expressions telles "zarma", "racailles" ou "wesh wesh", totalement stupides, qui parviendront à catégoriser le mouvement Hip Hop comme vulgaire, inélégant ou trivial. Considérer ce genre de phénomène sociétal comme un simple caprice d'intellectuels en mal de sujet de dissertation serait faire offense à des codes, des gestuelles, une philosophie de vie qui aujourd'hui touchent des millions d'individus à travers le monde.

Non!!!! Je m'insurge devant tant de connerie et de merdes intellectuelles! Parce que le hip-hop, et particulièrement la musique, c'est ma passion, que j'essaie de faire partager à ceux qui voudront bien écouter mon discours et mes messages. Parce que comme toute passion, elle n'est vivante et unique que si elle est portée, tel un flambeau, tel un message ou un discours politique auprès d'un public.

Mais pour que les orateurs et les kiffeurs de son que nous sommes, nous savons bien que la musique, et l'adoration que nous lui portons, a pour corollaire la solitude. Et oui, en avançant dans la vie, on se rend compte que nous avons une compagne obscure, tapie dans l'ombre mais bien présente: la solitude. Qu'on la subisse ou qu'on aille à sa rencontre, cette dame cachée au plus profond de chacun d'entre nous a autant de légitimité, au point qu'elle est venue s'inscrire dans le génome de notre existence.

Mais dans les moments de détresse dans lesquelles elle s'exprime le plus, nous avons également comme autre ressource, son alter ego: la passion. Si l'une prouve toutes les difficultés de vivre et exprime la douleur d'être sur Terre, l'autre éclaire, soulage, adoucit les blessures que la première a pu commettre en y apportant un fragment de bonheur.

Oui, dans cette grande comédie qu'est la vie, malgré les difficultés qui nous sont propres, la passion est bel et bien présente pour nous réfugier en son sein. Mon adoration pour la musique Hip-Hop n'est donc pas anodine: tantôt triste pour nous accompagner dans des moments de crise existentielle, tantôt festive et joyeuse pour croquer la vie à pleines dents, tantôt reposante, à savourer avec un bon verre de vin. Pour chaque situation de la vie, il y a une chanson de hip-hop qui lui répond, pour illustrer notre état d'esprit du moment.

Parce que la musique fait partie de notre existence, parce qu'elle est ancrée au fond de notre âme, parce qu'elle est l'enfant que nous portons en nous dès notre naissance... Pour tout ce qu'elle représente, c'est-à-dire à notre appartenance au genre humain... Je remercie le hip hop d'avoir un jour croisé mon chemin pour ne plus jamais me quitter.

Enfin, dans ce combat pour la survie de l'authenticité du hip hop, je tenais à faire une "Spéciale dédicace" à mes frères d'armes: Dan et Ricardo notamment. Grands philosophes devant l'Eternel et véritables Bibles du R&B, Hip-Hop, New Jack, Soul et Nu-Soul, c'est à travers leurs mots, leur connaissance, leur culture et leur charisme que je puise mes mots, mon expression et la force d'assouvir ma passion.

Mais parce que mon ivresse pour la musique n'a pas de limite, je sais également que cet article pourra, contrairement à d'autres, s'écrire sans fin tellement mon âme, mon esprit et mon corps ont fusionné avec le hip hop qui bouillonne dans mes veines.

C'est donc armée de quelques mots que je tente de lui rendre hommage, pour honorer du mieux que je peux cette rage, cette fièvre, cet amour, cette passion pour la musique et le hip hop . Passion qui, je l'espère, me transcendera au delà de la mort.

2 commentaires:

  1. Le hip hop, mon royaume, mon "home sweet home"... rien À rajouter si ce n'est un grand merci pour la citation dans l'article(le name dropping est une pratique courante dans "notre" culture!)et merci de porter la flamme à ta façon. les uns dansent, les auttres rappent, d'autres encore graffent (le graffitti est une forme d'Art, le tag sauvage une barbarie, et l'illustration de ton article est juste magnifique!), les autres composent, samplent, puisent dans les oldies de la soul pour faire le son de demain, d'autres comme toi et moi sommes des messagers de cette révolution qui a bel et bien envahit la planète, et tout ce beau monde se rejoint pour célébrer cette belle ascension. LONGUE VIE AU HIP HOP!!!!!

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  2. Bon j'avoue le hip hop c'est pas mon truc. Une histoire de musique avant tout puisque l'intérêt n'est pas dans la musique (sauf comme un des rares groupes que je connaisse comme Cypress Hill) mais dans autre chose.
    En fait, j'arrive à aimer le flow de certains bons rappeurs y compris ricains (quand j'arrive à entraver quelque chose mais ça reste à la marge.

    Dis moi, est-ce que je suis dans le cliché si je dit que la plupart des textes de rap français sont mal écrits? Quel regard portes tu sur la culture paillettes, bm et fille facile (ou perçues comme telles) en poum poum short? C'est une vraie question car c'est l'occasion pour moi de confronter mes représentations à quelqu'un qui connaît bien cet univers.

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